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29/05/2014

ENTRETENIR SA MAISON SAINEMENT /DESINFECTER SANS DANGER

 

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savez-vous que l'eau de javel est le produit le plus utilisé dans les foyers pour désinfecter , nettoyer ou blanchir ?

savez-vous qu'il n'est pas sans danger et qu'on l'utilise à tort n'importe où et pour n'importe quoi ?

 

L’hypochlorite de sodium, vous connaissez ? C’est le nom chimique d’un agent assainissant très répandu dans nos maisons, l’eau de Javel, dont la molécule active principale est à base de chlore. Une molécule qu’on retrouve dans de nombreux produits d’entretien domestiques alors même que les scientifiques s’accordent aujourd’hui à reconnaître la nocivité des produits chlorés. Explications et alternatives zéro danger.

 

je vous invite à lire cet article et plus jamais vous ne verrez l'eau de javel comme inoffensif:

Les produits chlorés sont dangereux pour la santé.

Une exposition ponctuelle aux produits chlorés peut occasionner de légères brûlures ou des irritations de la peau et des muqueuses oculaires et respiratoires. Un contact répété avec cette substance corrosive à concentration élevée peut aller jusqu’à provoquer une baisse de la pression d’oxygène dans le sang, une toux qui peut subsister plusieurs années, voire des troubles neurologiques beaucoup plus graves (somnolence, ébriété, céphalée, vertiges…), des atteintes hépatiques, rénales ou des cancers.

Le chlore – tout comme le fluor, le brome et l’iode – appartient à la catégorie des halogènes. Tous les éléments de cette catégorie chimique peuvent bloquer le fonctionnement de la glande thyroïde en cas de déficit en iode, car leur poids atomique est inférieur à celui de l’iode dont ils prennent facilement la place. L’axe cortico-hypothalamo-hypophyso-surrénalien, qui régit l’ensemble des fonctions vitales de notre corps, est alors mis à mal et complètement déséquilibré.

Les produits chlorés désodorisés ne sont pas moins nocifs.

L’absence d’odeur des produits ne leur ôte pas leur nocivité. Le manque d’odeur est d’ailleurs beaucoup plus insidieux, car on en respire les émanations sans même s’en rendre compte.

Le mélange d’eau de Javel et d’autres produits est encore plus nocif.

Par exemple au contact d’anticalcaire (vinaigre), de certains détergents, détartrants, nettoyants pour sanitaires ou de l’urine, l’eau de Javel dégage de nouvelles substances toxiques.

L’eau de Javel désactive la plupart des micro-organismes et désinfecte, mais…

L’eau de Javel est un biocide très puissant non sélectif, mais il est beaucoup trop puissant pour un usage quotidien dans la maison. L’eau de Javel tue toute forme de vie et détruit toutes bactéries, virus, champignons et algues. Il est vrai que la tendance actuelle est à la désinfection à outrance, qu’il s’agisse des surfaces d’habitation, de travail ou des mains de nos enfants. Or une asepsie massive et excessive perturbe l’équilibre bactérien naturel. La vie n’est possible qu’en présence de bactéries. S’il en existe des toxiques, la plupart d’entre elles sont inoffensives, voire utiles à notre corps (flore intestinale), à nos maisons et à notre environnement (humus et couche nourricière du sol). L’usage régulier de produits tels que le Dettol ou l’eau de Javel favorise la résistance bactérienne et conduit à l’affaiblissement de l’immunité naturelle à long terme.

Astuce

Le top 4 des produits naturels antibactériens

Produit leader pour remplacer l’eau de Javel, le vinaigre blanc est à la fois nettoyant, désodorisant, désinfectant, détartrant et assouplissant. Obtenu à partir de sucre de betterave ou de maïs préalablement transformé en alcool (à près de 95 %), il est ensuite transformé en acide acétique par un processus de fermentation accéléré. Totalement écologique, il est rapidement et entièrement biodégradable. Il rend sa transparence au verre souillé et le brillant au métal. Il ravive les couleurs passées des textiles, les adoucit ou encore désinfecte la cage ou le bac à litière des animaux de compagnie. L’action antibactérienne du vinaigre blanc est suffisante pour assainir les toilettes à condition d’y faire un nettoyage régulier en y diluant des huiles essentielles (eucalyptus, citron, lavande, tea tree…). Pour les sols, les produits à base d’huile végétale comme le savon à l’huile de lin, le savon noir ou le savon de Marseille sont tous antibactériens et dégagent souvent un parfum naturel de fraîcheur. Pour adoucir le linge, le blanchir et enlever les taches sans utiliser d’eau de Javel, le bicarbonate de soude est très efficace. Enfin, le citron a aussi sa place parmi les meilleurs antiseptique et antibactérien.

 

L’eau de Javel ne nettoie ni ne détartre.

L’eau de Javel ne nettoie pas, pas plus qu’elle ne détartre. Cet agent blanchissant toxique ne donne qu’une impression de propreté. En présence de tartre par exemple, les bactéries sont toujours présentes.

L’eau de Javel désodorise.

Elle possède des propriétés effectivement désodorisantes, mais, outre que ses émanations sont toxiques, avouons qu’en matière d’effluves, il y a plus agréable.

On peut en utiliser sans le savoir.

La mode indéniable des produits dits 2-en-1 affecte aussi les détergents ménagers. Les industriels ne se privent pas d’ajouter ce produit chloré désinfectant et bon marché pour renforcer le pouvoir de nombreux détergents.

L’eau de Javel n’est pas du tout écologique.

L’hypochlorite de sodium est brûlant, corrosif, instable, très volatile et donc très préjudiciable à notre environnement. Il n’est pas biodégradable. De plus, il tue les bactéries responsables des phénomènes de biodégradation. Rejeté dans la nature, le chlore, couplé aux matières organiques du sol, de l’eau et de l’air, génère des composés organochlorés toxiques pour la faune. Des résidus cancérogènes et mutagènes s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire. 

 

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Astuce

Le top 4 des produits naturels antibactériens

Produit leader pour remplacer l’eau de Javel, le vinaigre blanc est à la fois nettoyant, désodorisant, désinfectant, détartrant et assouplissant. Obtenu à partir de sucre de betterave ou de maïs préalablement transformé en alcool (à près de 95 %), il est ensuite transformé en acide acétique par un processus de fermentation accéléré. Totalement écologique, il est rapidement et entièrement biodégradable. Il rend sa transparence au verre souillé et le brillant au métal. Il ravive les couleurs passées des textiles, les adoucit ou encore désinfecte la cage ou le bac à litière des animaux de compagnie. L’action antibactérienne du vinaigre blanc est suffisante pour assainir les toilettes à condition d’y faire un nettoyage régulier en y diluant des huiles essentielles (eucalyptus, citron, lavande, tea tree…). Pour les sols, les produits à base d’huile végétale comme le savon à l’huile de lin, le savon noir ou le savon de Marseille sont tous antibactériens et dégagent souvent un parfum naturel de fraîcheur. Pour adoucir le linge, le blanchir et enlever les taches sans utiliser d’eau de Javel, le bicarbonate de soude est très efficace. Enfin, le citron a aussi sa place parmi les meilleurs antiseptique et antibactérien
 
 
 
 
 
Carol Panne, naturopathe Spécialiste en alimentation naturelle
article publié le 08 novembre 2013

 

 

 

 

27/05/2014

SANTE: LA FIEVRE , FAUT-IL ABSOLUMENT LA COMBATTRE ?

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UN ARTICLE A RETENU TOUTE MON ATTENTION SUR NOS HABITUDES DE VOIR EN LA FIÈVRE UN ENNEMIE A COMBATTRE

JE VOUS INVITE A LIRE CET ARTICLE TRÈS PERTINENT QUI NOUS MONTRE QUE L'ON PEUT SE SOIGNER AUTREMENT ET VOIR EN LA FIÈVRE QUI EST PLUS UN SYMPTÔME , UNE FAÇON POUR LA CORPS DE SE LIBÉRER DE SES TOXINES ET SIGNALER QUE LES DÉFENSES DU CORPS FONCTIONNENT BIEN

QU'EN PENSEZ-VOUS ?

la fièvre purificatrice, article écrit par Luc Ruidant et publié le 8 novembre 2013

Contrairement à ce que beaucoup continuent de croire, la fièvre n’est pas mauvaise pour l’organisme et ce n’est pas en voulant l’éradiquer à tout prix que l’on guérit. Elle n’est qu’un symptôme, pas du tout dangereuse en soi. Mieux même, c’est une alliée naturelle de notre corps qu’elle aide dans son opération de nettoyage contre les agresseurs.

 

 

Il n’y a pas si longtemps, la fièvre était encore considérée comme une maladie, un ennemi à abattre à grands coups d’aspirine ou de paracétamol. Aujourd’hui, le message a radicalement changé. Même la médecine conventionnelle s’évertue à nous la présenter comme une alliée. Certains vont même jusqu’à prétendre qu’elle guérit. Sans aller jusque-là – la question reste cependant ouverte – on peut dire qu’elle participe au processus de guérison, qu’elle est bienfaisante et qu’elle procure plus d’avantages que d’inconvénients.

De quoi parle-t-on ?

Un organisme sain est en mesure de maintenir une température interne à peu près constante de 37 °C (entre 36,5 °C et 37,5 °C selon les individus), même dans des conditions très défavorables. Généralement, cette température corporelle fluctue au cours de la journée. Elle est moins élevée le matin et elle atteint un pic vers la fin de l’après-midi. Celle des enfants est légèrement plus haute que celle des adultes. La fièvre, quant à elle, est caractérisée par une température corporelle plus élevée que la moyenne, qui dépasse 38 °C. Il ne faut pas la confondre avec l’hyperthermie, due, elle, à des facteurs extérieurs, tels que des activités physiques intenses ou une ambiance surchauffée.

Provoquée le plus souvent par une infection virale, bactérienne ou parasitaire, mais aussi par des troubles du système immunitaire, une réaction à certains médicaments ou à un vaccin, un traumatisme physique, une brûlure grave, une maladie inflammatoire, une altération d’un organe ou d’un tissu, un cancer, une drogue…, la fièvre est un symptôme, pas une maladie.

Elle est souvent accompagnée d’autres signes dus à la maladie elle-même, par exemple, une sensation de froid, des frissons plus ou moins intenses, des claquements de dents, une abondante transpiration, une respiration accélérée… Selon la cause, d’autres symptômes peuvent se manifester : douleurs musculaires et articulaires, courbatures, nausées, maux de tête, perte d’appétit, diarrhées, impression de grande fatigue.

Que fait la fièvre ?

En réalité, la fièvre est un mécanisme de défense de notre organisme en proie à une agression interne infectieuse, une arme à notre disposition pour aider notre corps à se débarrasser des impuretés (toxines, déchets…) et nous permettre de recouvrer la santé.

En cas d’invasion par des agents infectieux, notre corps se met en effet à produire des cytokines, des substances chimiques qui déclenchent une réaction grâce à laquelle notre cerveau va augmenter la température corporelle, ce qu’on appelle la fièvre. Le corps utilise ensuite cette chaleur purificatrice pour contenir, neutraliser et désagréger les éléments pathogènes, par exemple les cellules cancéreuses qui n’aiment pas les hausses de température, ce qui explique les exemples de rémission spontanée de tumeurs à la suite d’un épisode fébrile.

La fièvre permet également au foie d’immobiliser le fer et le cuivre pour qu’ils ne soient pas disponibles pour les microbes. Bref, on peut dire qu’elle donne un fameux coup de main à notre système immunitaire, qu’elle le rend plus performant. Sa présence est la preuve que ce système fonctionne très bien. Selon certaines études, la mortalité serait même augmentée dans les infections bactériennes sévères sans fièvre.

Quelle conduite adopter ?

Sachant tout ce qui précède, en cas de fièvre, il ne faut donc surtout pas paniquer. Elle n’est pas dangereuse en elle-même. C’est un indice utile, un signal d’alarme qui indique la gravité de l’état d’une personne mais ce n’est pas elle qui aggrave la maladie.

Donc, en premier lieu, il s’agit de ne pas confondre les effets et la cause et de ne pas oublier de traiter ce qui a provoqué la fièvre… pas la fièvre elle-même qui, elle, doit juste être contrôlée.

Ensuite, il faut bien avoir en tête que si la température monte, c’est que le corps a un travail à accomplir. Par conséquent, couper la fièvre en ingurgitant des médicaments antipyrétiques ou fébrifuges dans le but de ramener à tout prix la température à un niveau normal, ce n’est vraiment pas un bon plan. Cela revient à amoindrir nos propres défenses naturelles, à contrarier et allonger le travail du corps, et donc à retarder la vraie guérison.

Alternatives

Bien sûr au-delà d’un certain niveau (38 °C chez les bébés de moins de trois mois et les personnes âgées, 39 °C chez les enfants de trois à six mois, 40 °C pour les autres personnes) et dans certains cas (convulsions fébriles qui se répètent, difficultés respiratoires, violents maux de tête, antécédents de cancer, de maladie cardiaque ou de diabète, température élevée qui se prolonge ou qui survient après un retour des tropiques, grossesse…), il existe un réel danger et il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de la santé. Mais, presque toujours, la fièvre et ses symptômes associés se résolvent spontanément, sans causer de dommages permanents et sans nécessiter des soins particuliers.

Bien sûr, parfois aussi, pour des raisons de confort, on peut recourir à des alternatives qui procurent du soulagement en attendant que la fièvre retombe et qui sont susceptibles d’aider le corps à faire son travail. Il existe des remèdes homéopathiques et naturels, entre autres la phytothérapie, pour faire face à la fièvre. Il existe aussi beaucoup de remèdes dits de grands-mères ou de simple bon sens à ne pas dédaigner : se reposer, réduire ses activités, boire de grandes quantités de liquide, éviter de manger ou le faire légèrement, prendre un bain à température ambiante et aux huiles essentielles, éponger la sueur, recevoir un massage…

Pour le reste, il convient surtout de laisser agir la nature et de faire confiance aux capacités de notre organisme à s’autoguérir, tout en lui fournissant les outils pour qu’il puisse le faire longtemps.

Luc Ruidant

25/05/2014

La conception Avicennienne de l'éducation

 

 

 

source :Abdel Rahman Al-Naqib Article paru sous le titre "Avicenne (Ibn Sina)", dans Perspectives: revue trimestrielle d'éducation comparée (Paris, UNESCO: Bureau international d'éducation), vol. XXIII, n° 1-2, 1993, p. 5

 

Les vues pédagogiques d'Avicenne

LES FINALITÉS DE L'ÉDUCATION

Le but qu'Avicenne assigne à l'éducation est l'épanouissement total de l'individu, sous tous les aspects : épanouissement physique, mental et moral, puis préparation de l'individu à vivre en société et à participer à la vie sociale par un travail ou un métier choisi en fonction de ses aptitudes et de ses compétences propres. L'éducation Avicennienne ne néglige donc pas le développement physique, avec tout ce que cela suppose sur le plan de l'éducation physique, de l'alimentation et de la boisson, du sommeil et de l'hygiène corporelle (34). Elle ne vise pas seulement le développement mental et l'accumulation de connaissances, et ne privilégie pas uniquement l'aspect moral, mais se propose de former toute la personnalité - physique, mentale et morale - de l'individu. Son action ne consiste pas seulement à former un citoyen accompli sur tous ces plans; elle doit aussi le préparer à un métier ou un travail par lequel il puisse participer à l'édification de la société car celle-ci, selon Avicenne, ne peut être fondée que sur la «coopération», sur la spécialisation de chaque individu dans une activité et l'échange de services entre ses membres.

Bien qu'il fût philosophe, et donc appartenant donc à une catégorie de gens qui considéraient que la pensée grecque était celle de l'élite cultivée et que la supériorité du philosophe allait de soi, Avicenne ne limitait pas l'objectif de l'éducation à la formation du philosophe. L' «éducation du philosophe» est donc pour lui un objectif parmi d'autres de l'éducation, propre à l'étape de la spécialisation, vers laquelle se dirige qui veut en fonction de ses dispositions et de ses inclinations.

C'est cela qui distingue sa conception de l'éducation de celle d'Al-Ghazali ou d'Al-Qabsi, par exemple: alors que ceux-ci ne traitent pas de cette question, et n'en reconnaissent pas l'existence, Avicenne va s'appesantir longuement sur l' «éducation du philosophe», sur les sciences qu'il étudie et sur les finalités et les avantages de chacune d'elles.

On peut donc dire que l'objectif de l'éducation chez Avicenne est de former un citoyen sain, de corps et d'esprit, et de le préparer à un travail ou un métier intellectuel ou manuel. Le travail intellectuel peut se rapporter aussi bien aux sciences «transmises» qu'aux sciences spéculatives qu'Avicenne glorifie et juge nécessaires dans la vie de la société. Il considère les «arts» et «métiers» comme un type d'enseignement qui requiert une formation professionnelle, un apprentissage et une spécialisation: «l'enseignement et l'apprentissage, dit-il, y ont un caractère pratique; on ne peut, par exemple, apprendre la menuiserie ou la teinturerie que par l'exercice assidu de ce métier (35).»


LES ÉTAPES DE L'ENSEIGNEMENT

L'étape de la petite enfance, de la naissance jusqu'à l'âge de deux ans

Avicenne s'intéresse à l'enfant dès sa naissance: «Lorsque l'enfant naît, il faut commencer par couper le cordon ombilical de manière que sa longueur dépasse quatre doigts, et faire un noeud avec un fil de laine propre et fin de façon à ne pas le blesser. Au moment de le langer, la sage-femme doit manier ses membres avec douceur, procéder à tous les examens nécessaires, disposer chaque membre dans la meilleure position, toujours en palpant doucement avec l'extrémité de ses doigts, répéter plusieurs fois les mêmes gestes, et lui essuyer fréquemment les yeux avec de la soie ou une matière similaire (36).»

Avicenne est très attentif à tout ce qui concerne, durant cette étape, le sommeil, le bain, l'allaitement et l'exercice physique convenant à l'âge de l'enfant. Voici ce qu'il dit à propos du sommeil: «L'enfant doit dormir dans une pièce à température moyenne, qui ne soit pas froide. Cette pièce doit être à l'ombre, baignant dans la pénombre, c'est-à-dire que la lumière ne doit pas s'y répandre excessivement. Dans le lit, la tête de l'enfant doit être surélevée par rapport au corps. Il faut veiller à ce qu'aucune partie de son cou, de ses membres ou de son dos ne soit tordue dans le lit (37).»

Avicenne souligne que l'enfant doit être baigné plusieurs fois par jour et que la mère doit l'allaiter elle-même, et il parle longuement du lait maternel, de la durée naturelle de l'allaitement, du nombre quotidien des tétées et du sevrage qui doit se faire progressivement, fournissant sur tout cela des indications qu'il serait trop long de rapporter ici. Il dit notamment que si l'enfant s'endort juste après la tétée, il ne faut pas faire preuve de brutalité en remuant trop violemment le berceau car on agiterait le lait dans son estomac, mais il faut au contraire le bercer doucement. S'il pleure un peu avant la tétée, cela lui fait du bien. La durée normale de l'allaitement est de deux ans et si l'enfant aime autre chose que le lait, il faut le lui donner progressivement, sans le forcer. Lorsque ses dents commencent à percer, il faut passer petit à petit de l'alimentation à base de lait maternel à une alimentation plus solide, sans lui donner quoi que ce soit de dur à mastiquer. On lui propose d'abord du pain mâché par la personne qui l'allaite, puis du pain avec de l'eau et du miel, du jus ou du lait. On lui donne peu à boire et on s'oriente doucement vers la suppression de l'allaitement. Selon les propres termes d'Avicenne « le sevrage doit intervenir graduellement et non d'un seul coup (38)».

L'étape de l'enfance(trois à cinq ans)

Cette étape commence à l'âge de trois ans et s'achève à cinq ans, époque à laquelle «les articulations de l'enfant se fortifient, sa langue se délie, il devient mûr pour l'apprentissage et son ouïe se fait attentive (39)». Le Canon fixe au début de la sixième année la fin de cette étape et le commencement de l'«étape de l'enseignement primaire»: «Lorsqu'il atteint l'âge de six ans, il
faut le présenter à un maître (40).» Nous notons qu'à ce stade, Avicenne ne se soucie d'aucune information de type particulier; tout ce qui l'intéresse ici c'est de former un enfant heureux, en bonne santé physique, mentale et morale. Aussi ses préoccupations sont-elles de trois ordres: Première préoccupation: l'éducation morale de l'enfant, qu'il s'agit de tenir à l'abri de toutes les influences nocives susceptibles de s'exercer sur son âme et ses moeurs.

Deuxième préoccupation:le développement physique et moteur; voici ce qu'Avicenne dit à propos de la nécessité du jeu et du sport: «Lorsque l'enfant se réveille, le mieux est de le baigner, puis de le laisser jouer une heure, de lui donner ensuite une petite collation et de le laisser encore à ses jeux pendant un long moment, enfin de le baigner et de lui servir un repas. Il faut éviter autant que possible de lui donner à boire de l'eau pendant le repas afin que les aliments ne passent pas dans l'organisme à l'état cru avant que n'ait pu se faire la digestion (41).» Le jeu est à cette étape une nécessité dans la vie de l'enfant, qui acquiert par ce biais les diverses compétences physiques et motrices. Il apprend aussi à vivre en société et à tirer profit de cette vie.

Troisième préoccupation: l'affinement du goût et développement affectif. Avicenne s'est en effet intéressé à la musique, qu'il considérait comme nécessaire à l'enfant. Dès le berceau, lui-même s'endormait au son de quelque mélodie. Cela prédispose l'enfant à apprendre la musique par la suite, et cette éducation du goût s'affinera au cours de l'étape suivante où l'élève apprendra la poésie simple, à la prosodie facile, qui ravit son âme et la transporte et l'incite en outre à aimer la vertu.

L'étape de l'enseignement primaire (six à quatorze ans)

Cette étape débute à l'âge de six ans, comme on l'a dit, et s'achève vers l'âge de quatorze ans. Dès qu'ils abordent cette étape de leur vie, les enfants doivent recevoir une éducation plus sérieuse, diminuer petit à petit les jeux et le sport et commencer l'étude organisée. «Jusqu'à l'âge de quatorze ans, [les enfants] doivent petit à petit réduire leurs activités sportives (42).»

Au cours de cette étape, les enfants étudient les «fondements de la culture islamique», à savoir le Coran et la poésie arabe, la calligraphie correspondante et les préceptes islamiques. Cette étape générale est commune à tous les enfants, car les inclinations ne se sont pas encore manifestées et parce que chacun doit obligatoirement assimiler ce tronc commun général de la culture islamique. Après quoi, les penchants se font jour et l'enseignement se spécialise alors en fonction des besoins de chacun.

Avicenne estime qu'il vaut mieux, à cette étape, que l'enseignement soit collectif et non individuel. Il recommande d'éduquer l'enfant au milieu de ses camarades: «Il convient que l'enfant étudie avec des enfants appartenant aux familles illustres ayant de bonnes manières et des habitudes convenables, car un enfant s'instruit plus vite avec un autre, il apprend de lui et y trouve une compagnie. Si on laisse l'enfant seul avec le maître, cela risque de n'être satisfaisant ni pour l'un ni pour l'autre, alors que si le maître va d'un élève à l'autre, le risque de se lasser est moindre, le rythme d'activités est plus soutenu et l'enfant est plus enclin à apprendre et à réussir (43).»

L'étape de l'enseignement spécialisé (à partir de quatorze ans)

L'enfant aborde cette étape après qu'il a assimilé l'enseignement primaire général et que se sont affirmés ses penchants pour les études ou pour l'apprentissage d'un métier et l'entrée dans la vie active. En fonction de ces inclinations, le jeune définit pour lui-même le type d'études ou d'activité professionnelle dans lequel il souhaite s'engager à cette étape supérieure ou spécialisée.

Avicenne insiste ici sur la nécessité de prendre en considération les inclinations de l'élève lorsqu'il s'agit de définir son avenir, ses études et le type de métier auquel il se destine et de ne rien lui imposer qui contrarie ses goûts et ses capacités. Le maître doit savoir que «ce qui est accessible au jeune et qui lui sied, ce n'est pas n'importe quel métier qu'il convoite, mais celui qui s'accorde avec son tempérament et lui convient, et que si les bonnes manières et les métiers pouvaient s'obtenir sur demande et par simple souhait, sans exigence de conformité ni de convenance, alors personne ne serait dépourvu de bonnes manières ni de métier, et les gens seraient unanimes à choisir les manières les plus honorables et les métiers les plus nobles (44).»

Mais quels sont les critères qui permettent de discerner les inclinations éducatives et professionnelles des élèves à cette étape? Et comment le maître fait-il pour orienter l'élève vers un type de discipline scientifique ou de profession qui lui semble lui convenir? Avicenne pense que cela se manifeste directement dans le comportement de l'enfant et son «directeur», qu'il s'agisse du père ou du précepteur, le voit à des signes précis. Concrètement, il suffit à celui-ci, pour se faire une idée, d'observer l'élève. Avicenne juge en revanche difficile de cerner la vraie nature du penchant ou de l'aptitude: «Ces choix ainsi que ces affinités et ces ressemblances ont des causes profondes et cachées qui échappent à l'entendement humain et sont trop subtiles pour être mesurables ou perceptibles; seul Dieu les connaît (45).»

Avicenne a bien vu que les élèves différaient par leurs penchants et leurs capacités et il a jugé nécessaire une orientation pédagogique et professionnelle à cette étape. Sa démarche n'a rien d'étonnant à une époque caractérisée par la prolifération des sciences et des connaissances ainsi que par l'essor des arts et métiers et la multiplication des corps de métiers et des corporations d'artisans.

Il s'est aussi intéressé aux «arriérés mentaux» et aux «idiots» qui ne se prêtent à aucune espèce d'éducation théorique ou pratique. A ceux-là et à leurs semblables, il pense qu'il faut réserver un lieu placé sous le contrôle d'un curateur et assurer la vie et la subsistance à ceux qui sont incurables.

«Il se peut, dit-il, que le tempérament d'un individu soit rebelle à tous les usages et à toutes les bonnes actions et qu'il n'en retienne rien. La preuve en est qu'il y a des gens d'esprit qui, désireux d'éduquer leurs enfants, ont déployé beaucoup d'efforts et dépensé beaucoup de biens à cet effet sans parvenir au but recherché (46).»

Avicenne a clairement préconisé le recours à l'orientation pédagogique et professionnelle. Il avait compris le lien étroit qui existe entre l'éducation et les besoins socio-économiques de la communauté ainsi que le rôle des inclinations et des capacités individuelles dans la définition du type de discipline scientifique ou de métier dans lequel l'élève souhaite se spécialiser et il a fait de l'étape supérieure de l'enseignement celle de la spécialisation. Chaque élève se spécialise dans la science ou l'art dont il veut faire son métier et sa source de revenus dans la vie active. Avicenne avait aussi compris que cette étape de spécialisation ne doit venir qu'après un enseignement général commun auxquels prennent part tous les élèves et au cours duquel ils assimilent les fondements de la culture islamique, avant de développer ensuite leurs qualités et leurs inclinations particulières. C'est sur cette base que repose l'étape de l'enseignement supérieur spécialisé.


LES PROGRAMMES D'ENSEIGNEMENT

Enfants de moins de six ans

Nous avons indiqué qu'à cette étape Avicenne s'intéressait au développement psychomoteur et à l'éducation morale et affective. Tout ce que nous savons, c'est qu'il n'a pas mentionné d'autre programme précis que l'éducation physique et la musique, l'une pour l'éducation de l'enfant et son développement physique et moteur, et pour qu'il acquière par le sport un grand nombre des habitudes morales et mentales, l'autre pour qu'il affine ses sens et élève ses sentiments.

Avicenne prête beaucoup d'attention au jeu, c'est-à-dire à l'exercice physique à cet âge-là, de même qu'à l'âge de l'enseignement primaire. Il nous expose le rôle du sport dans l'éducation, en souligne la nécessité dans la vie de l'enfant, et nous montre que les activités sportives varient en fonction de son âge et de sa capacité: il y en a qui se pratiquent à petite dose, d'autres à forte dose, certaines sont violentes et exigent une force physique particulière, d'autres sont douces, il y en a qui sont rapides et d'autres lentes, certaines sont vives, combinant force et rapidité, d'autres tout en relâchement. Chacun de ces types de sports a son utilité et sa justification dans la vie de l'enfant (47).

Mais il n'y a pas que le jeu et le sport qui aient retenu l'attention d'Avicenne à cette étape; il y a aussi l' «éducation musicale». Nous savons que lui-même était très versé dans ce bel art, à la fois comme compositeur et comme exécutant (48). Aussi est-ce en expert qu'il évoque les sentiments de plaisir, d'extase, de pureté et d'élévation que la musique inspire à l'enfant, en plus du fait qu'elle l'habitue à percevoir la consonance et la dissonance et l'aigu et le grave ainsi que leurs causes. Avicenne parle longuement de musique - de la composition, du rythme et des instruments utilisés (49).

Sport et musique sont donc les deux matières principales du programme d'enseignement à cette étape. Ce sont les deux instruments didactiques qui préparent l'enfant à aborder l' «enseignement primaire» organisé de l'étape suivante, lorsqu'il atteint l'âge de six ans.


Étape primaire (six à quatorze ans)

Les matière enseignées à cette étape sont le Coran, qu'il s'agit d'apprendre par coeur, l'écriture et la lecture ainsi que les fondements de la religion, et un aperçu de la poésie arabe, en plus des activités ludiques et sportives déjà évoquées. «Lorsque les articulations de l'enfant se fortifient, que sa langue se délie, qu'il devient mûr pour l'apprentissage et que son ouïe se fait attentive, il faut commencer à lui faire apprendre le Coran, à lui dessiner les lettres de l'alphabet et à lui inculquer les préceptes fondamentaux de la religion. Il faut lui faire réciter d'abord le rajaz [mètre poétique], puis la qasida [l'ode classique], le rajaz, étant plus facile à dire et à apprendre car son vers est plus court et son mètre plus léger (50).» L'enfant doit étudier d'abord le rajaz, facile à mémoriser.Les vers qu'il apprend doivent décrire les bons usages, vanter le savoir, décrier l'ignorance et la bêtise et inciter à la piété filiale, aux bonnes actions, à l'hospitalité et autres bonnes manières (51). En d'autres termes, la poésie qu'Avicenne souhaite voir présenter à l'enfant au cours de cette étape relève de la littérature édifiante qui contribue à former le jeune et à lui dispenser une éducation morale dans laquelle Avicenne voit le but de l'être humain et la source de son bonheur.

A travers ce programme d'études, Avicenne nous révèle l'attachement de la société de son époque à la culture islamique avec ses composantes fondamentales que sont le Coran, la poésie, les pratiques cultuelles, les préceptes moraux et les croyances. D'autre part, il ne néglige pas le besoin qu'a l'enfant de jouer, de bouger et de se distraire, de sorte que ce programme ne diffère guère de celui qui est dispensé aux enfants de nos jours, si ce n'est par l'accent qu'il met sur «l'apprentissage par coeur du Coran» et par la «priorité absolue qui est accordée à cet apprentissage».


Enseignement supérieur (à partir de quatorze ans)

L'enseignement est ici spécialisé en fonction du métier que le jeune envisage pour l'avenir et dont le choix dépend de ses inclinations et de ses aptitudes. Cet enseignement n'a pas de limite, en ce sens qu'il dure tout au long de la vie. « Lorsqu'il a fini d'apprendre le Coran et de mémoriser les fondements de la langue, on regarde alors ce que l'on veut que soit son métier et on l'oriente dans la filière voulue. S'il [son maître ou son tuteur] décide de l'orienter vers l'écriture, il ajoute à l'étude de la langue celle de l'art épistolaire, de la rhétorique, de la polémique et du dialogue et autres matières semblables, il lui explique le calcul, l'initie par un stage pratique aux choses de l'administration, et prend soin de sa calligraphie; et, si c'est à un autre métier qu'il se destine, il l'oriente en conséquence (52).»

Avicenne divisait l'enseignement de son époque en enseignement théorique et enseignement manuel ou pratique (commerce, bijouterie et autres métiers). Les connaissances pratiques «s'acquièrent par la répétition assidue des gestes de l'art en question (53)» ou par la formation. Quant aux connaissances théoriques, elles s'acquièrent «par un discours qui s'adresse à l'oreille ou à l'intelligence et qui est de nature à susciter une conviction ou une opinion ou à produire une représentation qui n'existait pas (54).» L'enseignement théorique comprend à son tour deux catégories: l'enseignement théorique "transmis" et l'enseignement théorique intellectuel ou philosophique. Chaque enseignement théorique ou pratique - et chaque enseignement transmis ou intellectuel - a ses propres instruments et programmes qui préparent l'individu à se spécialiser dans le domaine concerné. Nous aurions souhaité qu'Avicenne parlât plus longuement des programmes de ces trois types d'enseignement (transmis, intellectuel et professionnel) pour avoir un tableau complet de l'éducation et de ses programmes à l'époque où il vivait. Malheureusement, il ne fait que les signaler, ce qui prouve leur existence, puis il discourt longuement sur les programmes d'enseignement des sciences spéculatives (55).